" chapter one.
part I. - gotta catch 'em all.
Ebenelle. (7 ans) Tu ne peux pas retenir le sourire de gosse qui illumine alors tes traits angéliques le temps de quelques secondes qui s'écoulent lentement, comme si on avait voulu faire durer plus longtemps encore cet instant qui fait bondir ton petit coeur d'une joie incommensurable. Un ours en peluche - voilà ce que le petit "animal" se révélait être à tes yeux scintillant d'émotion. Tes parents laissent exprimer leur émerveillement sur leurs moues émues cependant que ton frère aîné fronce gravement les sourcils, bras croisés sur sa poitrine - tu n'as que faire de sa contrariété tant tu es ébloui par le croissant de lune luisant qui barre le front du pokémon. Ton premier pokémon. À cette pensée qui traverse vivement ton esprit, ton sourire s'agrandit largement, laissant apercevoir une rangée de dents blanchies tandis que deux larmes de bonheurs perlent à tes orbes d'acier. Jusque là accroupi, tu te redresses lentement, te détournes du Teddiursa assoupi et te jettes entre les bras de ta mère, entourant son dos de tes petites mains. Tu as sept ans et détiens désormais ton propre pokémon. Tes mots maladroits de remerciement restent bloqués dans ta gorge prise par l'émotion et tu te contentes de frotter ton visage rougi contre le vêtement mince que porte ta génitrice. Elle caresse les boucles de bronze de ta chevelure, en place une, un peu plus longue que les autres, derrière ton oreille - ton père frictionne ton épaule du bout des doigts. La scène te semble s'étirer, irréelle. Dans tes rêves le plus farfelus, tu te voyais parcourir champs et montagnes au rythme effréné de tes battements de coeur essoufflés, courant aux côtés de mille et un pokémons - aujourd'hui enfin, ton rêve se réalisait et tu posais un regard plein de tendresse sur l'ourson. Ta voie te semblait toute tracée - tu voulais et allais aimer et observer chaque pokémon peuplant les deux régions voisines qu'étaient Johto et Kanto, quel que soit le nombre d'année que cela te prendrait pour y parvenir. Les pokémons étaient tout simplement une passion qui te dévorait depuis ta plus tendre enfance et qui, à partir de ce jour, te consumerait jusqu'à ton souffle ultime. Promesse de gamin à innocence étincelante - ce n'était là que le début de l'aventure dans laquelle tu t’apprêtais à te lancer.
part II. - broken mirror.
Ta famille avait toujours été, à tes yeux baignés par l'enfance, un exemple même de cohésion et d'amour. Tes parents vivaient heureux depuis le jour où ils s'étaient tous deux promis fidélité éternelle et, bien que tes rapports avec ton aîné n'étaient point empreints de sympathie, tu estimais avoir une existence paisible et saine. Vous déménagiez souvent, sautant de ville en ville, passant parfois d'une région à une autre, faisant défiler les paysages devant tes opales émerveillées. Lorsque tu demandais pourquoi vous quittiez encore votre chez-vous, ta mère faisait un simple sourire et omettait de répondre - tu te disais alors qu'il y avait certaines raisons à son silence et n'insistais guère plus longtemps cependant que ton frère laissait échapper un soupire de lassitude. La naïveté t'étouffait tandis que tu perdais peu à peu les repères que tu t'étais fixés, tes ambitions se dissipant plus chaque jour. Tu étais loin de te douter que l’envers du décor serait dévastateur – toute cette mascarade n’était qu’un masque, une tromperie monumentale destinée à cacher l’horrible vérité qui planait sur ta famille.
Tu n’avais que douze ans lorsque la vérité éclata à ta figure telle une bombe à retardement. Mensonges et secrets avaient été les maîtres mots de ton enfance. Les raisons de vos départs étaient désormais toutes expliquées ; cela n’avait aucunement à voir avec l’envie prenante de voyager de tes parents, il était là question de travail. De missions. D’ordres. Grande manipulation. Tes parents n’étaient rien d’autres que des sous-fifres de bas niveau dans la pire organisation qui soit. La TR, connue pour ses néfastes agissements sur les pokémons et les dresseurs. La vérité te révulsait et jamais tu ne pensais pouvoir pardonner cette tromperie à tes géniteurs qui faisaient leur possible pour te lancer sur leurs traces…
" chapter two.
part I. - into the wild.
Oliville. (17 ans)Tu n'avais laissé pour unique trace de ta fuite qu'un simple papier froissé sur le rebord de l'antique table en bois de votre petite cuisine. À tes yeux, ils n'auraient guère besoin de plus pour réaliser ce que tu t'apprêtais à faire. Il était désormais grand temps que tu laisses derrière toi l'ombre de la famille que tu t'étais bien trop longtemps dessinée comme parfaite et qui n'était en réalité qu'un pâle reflet de la triste vérité, que tu balayes les débris de tes illusions et que, à contrario, tu recolles les morceaux des rêves que tu avais mis de côté. Ta destinée était encore à accomplir et, enfin libre des chaînes qui t'entravaient autrefois, le monde s'ouvrait largement devant tes orbes d'acier ternies par l'amertume. Frôlant des doigts une dernière fois la missive, tu ne jetais toutefois pas de regard d'adieu à la pièce fade et impersonnelle de ton énième chaumière et passais la porte sans nul regret alourdissant tes épaules.
« mardi 17 mars,
à oliville.
Père, Mère.
Il est venu le temps que nos chemins se séparent. Je dois désormais parcourir ma propre route et ne plus vivre constamment sous le joug de vos mensonges et vos secrets. Je ne vous en veux point ; peut-être aviez-vous des raisons qui n'appartiennent qu'à vous. Je pars confiant et ambitieux. Peut-être nous recroiserons-nous.
Je vous embrasse,
votre fils Danys. »
۩ ۩ ۩Deux ans de cavale, deux ans de voyages sans fin. À aucun instant tu n'avais regretté d'avoir quitté le cocon familial pour te lancer dans la grande aventure qu'était la vie que tu te souhaitais. Parcourant Johto de long en large, tu ne t'étais arrêté que pour scruter d'un peu plus près un pokémon qui avait inévitablement attiré ton regard acéré et assoiffé de connaissances, notant tout ce que tu pouvais déceler de la petite bête. Parfois, tu faisais halte dans quelques villes de ta connaissance, celles que tu avais déjà traversé avec tes parents et ton aîné. Les passants reconnaissaient ton visage et pointaient alors du doigt ces mêmes bâtiments aux toits de tuiles marrons, usées par le temps - les arènes t'ouvraient leurs portes. Tu t'arrêtais dans trois d'entre elles, goûtais à la victoire qui ne laissait sur tes lèvres abîmées qu'un vulgaire goût amer. Tu n'étais point fait pour combattre dans le seul et unique but de gagner en puissance et de t'affirmer Maître Pokémon - du haut de tes dix-neuf ans, tu prenais enfin conscience que ce que tu aimais par dessus tout était le simple contact avec le pokémon, le simple fait d'être en leur présence... Et dès lors, tu mettais fin aux combats d'arènes et rebroussais chemin, la lassitude du voyage s'agrippant à tes entrailles, entravant ton souffle...
part II. - willow.
ville Griotte. (19 ans)La ville Griotte t'avait semblé être de loin la ville la plus paisible et éloignée de toute forme de combats brutaux et ton dévolu s'était immédiatement jeté sur celle-ci - c'est avec empressement que tu avais alors changé tes plans pour revenir sur tes pas, planifiant dès lors de poser bagages dans la quiétude du petit bourg de Johto. Tu n'avais guère, en deux années de fuite, croisé le chemin de tes géniteurs et dans un sens, tu en remerciais le ciel - qu'auraient-ils dit s'ils t'avaient aperçu, plus vagabond encore que tu ne l'avais été lorsque tu vivais en leur compagnie. Leurs remarques acerbes mais pourtant véridiques t'auraient été insupportables. Au moins à Griotte ne craignais-tu point qu'ils viennent t'y trouver. Jamais encore tu n'avais posé pied dans le bourg et, à ton arrivé, ton esprit fut aussitôt apaisé par le silence respectueux qui régnait en ces lieux. La petite ville te paraissait rudimentaire mais suffisante pour s'y installer et tu goûtais d'ors et déjà au plaisir d'entendre les vagues lécher la côté sur laquelle était située Griotte. Tu ne tardais point à trouver une chambre où loger à maudits coûts et peut-être aurais eu tu une existence sans remous si tu t'étais cantonné à vivre exclusivement dans le bourg. Toutefois après quelques semaines, déjà le manque de pokémons se faisait ressentir et tu ne résistais guère longtemps à l'appel de la route 30 qui menait jusqu'à Mauville.
۩ ۩ ۩L'aube pointait à grand peine ses faiblards rayons lorsque tu daignais mettre pied hors de Griotte. Le temps était encore frais pour la saison, mais tu ne t'en souciais guère - l'heure était idéale pour espérer tomber sur un Germignon ou un Papilusion en fouillant les hautes herbes verdoyantes et humides de rosée matinale. T'armant de patience et usant de gestes lents et calculés, tu progressais silencieusement entres les buissons, Teddiursa sur les talons. Jetant un coup d'oeil vers ton pokémon à plusieurs reprises et désespérant de tomber sur une prise ce matin, tu te laissais finalement distraire par les senteurs des bois proches qui emplissaient tes narines et te tournaient les sens. Tu te figeais alors au milieu des herbes pour mieux saisir la fragrance naturelle ; Teddiursa, loin d'être aussi rêveur que tu ne l'étais s'accrochait nerveusement à ta jambe, tirant sur les pans abîmés de ton vieux pantalon de voyage. Tu grognais plusieurs fois, tressaillais pour qu'il desserre sa prise autour de ton mollet, en vain. Finalement, tu ouvrais de nouveau tes opales que tu avais jusque là fermées et les posais vivement sur ton pokémon à l'air agité. Répondant à ton interrogation muette, il esquisse quelques mouvements vers un coin d'herbe et, ton intérêt vivement attisé, tu t'approchais en écartant maladroitement les brins qui entravaient ton chemin, te souciant peu du boucan infernal que tu produisais à ton passage. Tes pas te guidèrent jusqu'une minuscule clairière ombragée d'où perçaient ça et là quelques rayons timides de l'astre solaire - tu plissais alors tes paupières pour t'habituer à cette nouvelle luminosité et laissais tes orbes d'acier courir sur le paysage nouveau.
Elle était là. Appuyée sur ses genoux dans l'herbe tendre de la clairière, ses épaules voutées vers l'avant cependant qu'elle se penchait sur quelque chose qui échappait jusque là à ton regard, ses boucles blondes et aveuglantes balayant son dos, elle semblait s'affairer, murmurant des paroles qui t'étaient inaudibles. Son visage ne t'apparaissaient pas alors tu t'approchais en silence de la jeune fille, qui, ayant entendu ton arrivée, fit volte-face, une moue empreinte de surprise accrochée au visage. Ses prunelles claires scrutaient le moindre détail de ta personne, s'assurant sans nul doute que tu n’étais point là pour répandre un mal en ces lieux paisibles. Ses lèvres restèrent pourtant closes et, dès qu'elle eut fini de t'examiner, elle te tourna de nouveau le dos pour s'en retourner à ses affaires. Hésitant une seconde, tu t'approchais encore finalement pour venir la rejoindre, posant à ton tour genoux à terre et constatais l'objet de sa présence dans cet endroit si reculé de la ville Griotte. À ta venue, le Roucool se mut légèrement, tentant vainement de secouer son aile qui paraissait nettement brisée, à présent que tu pouvais poser ton regard dessus. « tu l'effraies. » te murmura-t-elle, caressant doucement les plumes de l’oiseau angoissé pour calmer son ardeur à essayer de fuir. Ton coeur bondissait foutrement vite contre ta poitrine et tu plaquais ton doigt contre ta bouche pour lui montrer qu'à présent, tu garderais le silence. D’un geste, sans piper ne serait-ce le moindre mot en plus, elle te désigna du menton une petite besace posée non loin – tu t’empressais de t’en saisir, t’emparant d’une potion et d’une fine bande blanche à l’intérieur, lui faisant distraitement passer tandis que ton regard n’osait quitter le Roucool souffrant. Pendant une seule seconde qui te sembla pourtant durer une éternité tant elle s’allongeait, cristalline et silencieuse, vos doigts s’accrochèrent, se heurtèrent doucement, et tu plantais alors ton regard métallique dans ses opales surprises – choc électrique. Elle brisa néanmoins votre contact aussitôt qu’elle t’eut touché, cependant que, le souffle court, tu reprenais tes esprits en secouant ton visage, mesurant difficilement l’intensité du courant qui avait parcourut ton corps entier, chatouillant ton échine, courant sur ta peau à vif. C’est en essayant de calmer ton rythme cardiaque que tu prêtais main forte à la jeune fille, tenant délicatement l’oiseau tandis qu’elle se hâtait de bander son aile blessée. Enfin, elle lui administra la potion et tu relâchais doucement la bête – celle-ci secoua ses plumes et s’envola en sifflotant.
Presque aussitôt, la jeune fille se redressa, ramassant ses affaires éparpillées ça et là dans la clairière – tu ne tardais pas à l’imiter, sautant sur tes pieds. Tu lançais alors une œillade à ton Teddiursa, lui intimant de te rejoindre pour quitter les lieux, te dirigeant ensuite vers le mince passage par lequel tu avais débarqué ici même quelques instants plus tôt. Ta course fut néanmoins vite interrompue par des doigts se refermant sur l’étoffe de ton blouson – tu fis aussitôt volte-face, croisant le regard de cristal de la jeune soigneuse. Elle te lança un bref sourire et tu haussais un sourcil, surpris. «
attends je… je tenais à te remercier, pour m’avoir aidé. » Tu croisais les bras sur ta poitrine tandis que Teddiursa tirait sur le pan de ton pantalon, agacé de cette nouvelle halte imprévue. «
je ne sais pas si j’aurais été capable de m’en charger seule tant il était agité, donc… merci. » Tu haussais les épaules, signe que ce n’était rien. Après tout, par amour des pokémons, n’aurais-tu pas aidé n’importe qui d’autre se trouvant dans cette délicate situation ? Sans nul doute. «
au fait, je suis Willow. » ajouta-t-elle en te tendant la main. Tu attrapais sa paume dans la tienne et la serrait doucement. «
Danys. » Elle t’offrit alors un sourire d’une sincérité époustouflante que tu ne pus t’empêcher de lui rendre.
part III. - team rocket.
ville Griotte. (22 ans)Tes opales ne cessaient de parcourir la missive cependant que tu arquais les sourcils, troublé par la provenance de la lettre. Te demandant une nouvelle fois par quel moyen ils étaient parvenus à entrer en contact avec toi, tu te figeais en réalisant l’enjeu des ces quelques phrases couchées négligemment sur le papier. Ô grand jamais tu n’aurais pensé qu’ils puissent te retrouver, après cinq années de vagabondages – la preuve en était qu’ils restaient sur ton dos, sans nul doute dans l’ombre, attendant l’instant fatidique pour agir et te planter une nouvelle dague dans le dos. Le souffle court, tu parcourais encore des yeux les mots qui prenaient tout leur sens devant ton regard affolé :
« lundi 15 janvier,
à doublonville.
Danys, cher fils.
Cela fait désormais cinq longues années que nous nous sommes quitté et il est temps que nous t’informions de quelque proposition qui pourrait te paraître alléchante. Oublions les conflits de jadis et tournons une nouvelle page ensemble. Retrouvons-nous ce jeudi à Doublonville, que nous puissions nous entretenir de faits importants.
Tendresses,
tes parents. »
Mensonges et secrets, ceux là même qui avait bercé toute ton enfance, revenaient à la charge pour hanter ta nouvelle vie de jeune adulte, existence que tu t’étais forgé lentement et durement - voilà qu’ils venaient balayer en un souffle tes espoirs de quiétude à Griotte en compagnie de Willow, tes ambitions d’éleveur et ton amour pour les pokémons. Tout allait être réduit à néant par les fantômes de ton passé que tu n’étais jamais parvenu à chasser réellement et qui désormais planaient au dessus de ton être telle une épée de Damoclès. Ton sort était fixé et tu doutais avoir le choix. Rageusement, tu froissais le papier entre ton poing, serrant les dents du même temps pour contenir ta fureur. Puis, fourrant la lettre dans la poche de ton pantalon, tu envisageais le peu de solutions à ta disposition pour l’annoncer à Willow. T’approchant de celle-ci, affairée à la table de votre petit salon, tu tentais de faire apparaître des traits neutres sur ton visage angoissé – inutile d’affoler également la jeune fille. Tes mains se posèrent sur ses frêles épaules avec tendresse et tu déposais un fébrile baiser sur le haut de sa tête ; elle ne daigna pourtant guère lever son visage angélique vers toi, se contenta de laisser un sourire empreint de sincérité étirer ses lèvres pleines. «
Willow ? » te risquais-tu toutefois à demander – elle grogna doucement, signe que tu avais son attention. «
j’ai reçu un courrier… intéressant. il paraîtrait qu’une migration de pokémons aura lieu d’ici peu entre Mauville et Doublonville, dans le secteur du bois aux chênes. ce serait une occasion unique et inespérée de pouvoir observer des spécimens venus d’autres régions… » poursuivis-tu dans un murmure. Tu ne pouvais pas lui dire la vérité – lui avouer que tu prévoyais de retrouver tes parents à Doublonville pouvait la mettre dans tous ses états et tu ne désirais en aucun cas l’inquiéter plus que mesure – elle était consciente de tes relations avec tes géniteurs et en connaissait parfaitement les causes. Mensonge – une simple missive avait fait renaître en toi les plus bas côtés de ton être et cela te dégoûtait. Willow s’arrêta d’écrire et, posant son stylo, se détourna de la table pour te faire face et planter ses prunelles claires dans les tiennes. «
si tu souhaites t’y rendre, vas donc Danys. fais simplement attention à toi. » Un faible sourire balafra ton visage et tu embrassais doucement son front, la mort dans l’âme…
۩ ۩ ۩Doublonville. (22 ans)Tu dardais tes orbes emplis de mépris sur ces êtres qui se disaient être tes parents. Sur leur visage, un sourire simple et pourtant résonnant si faux à ton sens étirait leur bouche – ton père, doigts croisés et dos droit te fixait de son regard d’où brillait cette même étincelle imperceptible que lorsque tu étais enfant ; ta mère posait sur ton être des prunelles curieuses et aimantes, te détaillant avec tendresse après tant d’années passées. Cette scène te paraissait dérisoire et ridicule et n’avait en aucun cas lieu d’être. «
c’est non. » crachas-tu avec désintérêt cependant que ton soupir se faisait las en frémissant contre tes lèvres abîmées. ta mère haussa ses sourcils de surprise cependant que ton père restait impassible. «
pourtant trésor, ce serait une opportunité unique pour toi. » minauda-t-elle doucement en te lançant un regard plein de tendresse. «
une opportunité de devenir un criminel de votre rang, non merci. » contrais-tu en roulant des yeux. «
Ervan, expliques lui ô combien ce serait intéressant pour lui de rejoindre les rangs de la TR, à quel point elle a besoin de sa présence. » débita-t-elle sournoisement comme un discours apprit par cœur. Ton père s’approcha alors plus qu’il ne l’était déjà, entourant ta nuque de ses doigts – son geste n’était empreint de nulle violence ou menace et de loin, on aurait pu croire apercevoir une accolade paternelle ; tu n’étais toutefois pas dupe, son étreinte n’avait pour but que tenter de te persuader à te ranger de leur avis. «
entrer dans la TR te permettrait d’approcher les plus beaux et rares pokémons que tu aies jamais vu, des les observer, les avoir entre les mains. n’était-ce pas ce que tu désirais le plus au monde ? n’était-ce pas là ton désir de gosse le plus fou ? » Tu te sentais pris au piège dans l’immonde traquenard qu’avaient monté tes parents. Aurais-tu seulement la chance de pouvoir retourner à Griotte et te glisser entre les bras tièdes et réconfortants de Willow ? Tu en doutais. Ses arguments pesaient lourdement sur tes épaules – le pire était peut-être qu’il avait raison. Il te connaissait, savait tout de toi, à ton grand désarroi. Tu plissais le nez, cherchant un moyen d’échapper à cette proposition. Tu n’en voyais pas. Et si tu refusais ? S’ils avaient su te retrouver, peut-être avaient-ils le moyen de faire pression sur toi… en menaçant Willow et ce qui te tenait à cœur ? Sans nul doute. «
très bien. » Sourire de victoire qui balafrait désormais le visage de ton père. «
sachez seulement que je n’accepte guère pour votre satisfaction personnelle et je ne vois là que mon intérêt propre. » Tu tournais alors les talons, décidé à rentrer à Griotte pour réconforter ton âme en peine dans la chaleur de celle que tu aimais.
۩ ۩ ۩Mauville. (22 ans)«
qu’attendez-vous de moi ? » demandais-tu, mains fourrées dans les poches, col relevé jusqu’au menton. Les deux hommes, sans nul doute à peine plus âgés que toi, se lancèrent un regard sans ouvrir la bouche. D’un accord commun, ils pointèrent le Centre Pokémon de la ville dont le toit rouge détonnait dans le paysage alentour. Tu fronçais les sourcils, pas certain d’avoir compris l’enjeu qu’ils y trouvaient. «
tu entres là d’dans, tu chopes le premier pokémon qu’tu trouves et tu nous l’ramènes. pas compliqué. » te murmura alors l’un des deux. Tu croisais les bras sur ta poitrine cependant que tu secouais ton visage de droite à gauche – hors de question que tu dérobes un pokémon dans un centre de soin. «
c’pas comme si t’avais le choix morpion. » Son pokémon renchérit en grognant dangereusement – tu déglutis et fis volte-face, t’avançant vers le bâtiment l’estomac noué. Cela aurait pu être le Centre de Griotte – dans ce cas, tu aurais été confronté au pire dilemme de ton existence entière : voler un pokémon dont s’était occupée ton aimée ou bien refuser au risque de subir les foudres de la TR. Ici ton choix se révélait moins compliqué bien qu’il écrase de même ta conscience. Tu ne pouvais toutefois guère reculer et devais accepter le rite que l’on t’ordonnait de faire. Les portes de l’édifice glissèrent dans un chuintement à peu audible et tu pénétrais les lieux, un air que tu te forçais à paraître serein collé à ta figure. L’infirmière t’accueillit avec un sourire, quémandant ce que tu recherchais ici. Tu lui expliquas vaguement que tu avais aperçu un promeneur et son pokémon en difficulté sur la route 30 – la jeune femme fronça les sourcils d’inquiétude, te remercia rapidement et détala, laissant la boutique sans surveillance. Coup d’œil à droite – puis à gauche. Personne. L’endroit était désert. Du regard, tu cherchais la première pokéball que tu fourrerais dans ta poche. N’importe laquelle. Rapidement tu en avisais une, t’en approchas vivement et la saisit d’une poigne rapide. Ni vu, ni connu. Tu te hâtais alors de quitter les lieux, de crainte que l’infirmière ne revienne trop tôt, s’étant douté de ta supercherie. À vive allure, tu rejoignais de nouveau les deux bandits qui t’avaient missionné et leur lancé la pokéball en pinçant les lèvres – ils t’en envoyèrent une autre en échange. «
tiens, un Malosse. considère ceci comme un cadeau de bienvenue. » Puis, ils s’éclipsèrent rapidement, te laissant seul et pantois, le cœur battant à tout rompre cependant que tu observais avec perplexité le pokémon que tu détenais entre tes mains.